En ce mois de mars, le Consortium USTH souhaite mettre en lumière les parcours des femmes scientifiques qui font partie intégrante de ses établissements membres. Ces enseignantes-chercheuses jouent un rôle significatif dans le développement de l’USTH en contribuant activement à la recherche et à l’enseignement au sein de l’université. Leur engagement au sein des différents départements tels qu’AMSN, AES, BDD, ICT et SPACE se traduit par une contribution essentielle aux formations de haut niveau dispensées aux étudiantes de l’USTH. De plus, elles contribuent de manière significative au développement de la recherche et à la promotion du transfert des technologies. Ces femmes scientifiques, par leur implication, participent à la coopération fructueuse entre la France et le Vietnam. À travers dix portraits, nous vous invitons à parcourir leur expertise et leurs réalisations remarquables tout au long de ce mois dédié à célébrer les femmes dans le domaine scientifique.

Département AMSN

Corinne Chanéac 

Professeur de Chimie à Sorbonne Université, Laboratoire Chimie de la Matière Condensée de Paris Directrice du Centre de compétence en Nanosciences, C’Nano (UAR CNRS 2205) L’Université m’a ouvert les portes des laboratoires et initié à la recherche au cours de mon DEA de Chimie-Physique. Très vite, j’ai été séduite par la capacité de la chimie à assembler la matière pour façonner des matériaux et j’ai eu la chance de décrocher une bourse pour réaliser une thèse à l’Université Pierre et Marie Curie entre 1993 et 1996. Mon sujet portait sur la synthèse de matériaux nanostructurés d’oxyde de fer destinés à l’étude des propriétés superparamagnétiques dont nous avons démontré qu’elles dépendaient de l’état de surface et des interactions particule-particule, à courte et longue distance. Ayant aussi le gout de transmettre les savoirs, je suis donc devenue enseignante-chercheur en Chimie des matériaux en 1997 et je suis aujourd’hui Professeur à Sorbonne Université. Mes recherches se sont concentrées sur la conception de nanoparticules multifonctionelles par une approche ascendante, par chimie douce. Je me suis plus particulièrement intéressée aux mécanismes de nucléation et de croissance qui régissent la formation des nano-objets. Actuellement, je pilote un projet de recherche des nanoparticules qui émettent de la lumière. Leur luminescence est étroitement corrélée à la température, ce qui en fait de bons nanothermomètres. Nous les avons utilisées pour mesurer des températures locales au contact de sources de chaleur activables comme des nanobâtonnets d’or ou des nanoparticules magnétiques. Cette étude vise à mieux maîtriser les traitements du cancer par hyperthermie ou encore de nouveaux procédés catalytiques plus éco-efficients. Passionnée par cette dimension nanométrique de la matière, par les effets de confinement de la matière sur ses propriétés mais aussi par l’impact sociétal des nouvelles technologies, je me suis investie dans un réseau national de chercheurs experts en nanosciences, C’Nano (UAR CNRS 2205), dont je suis l’actuelle directrice. L’interdisciplinarité en nanosciences est un terreau fertile de créativité et d’échange que j’ai le plaisir de partager au-delà des frontières avec les élèves du Master « Advanced Materials Science and Nanotechnology” de l’USTH.

Fayna Mammeri

Fayna Mammeri, associate professor at Université Paris Cité (Chemistry Department and Engineering School EIDD). Chemistry of Materials. I am currently developing hybrid organic-inorganic materials made from inorganic nanoparticles and polymers in a more sustainable way. I am teaching the synthesis of nanoparticles for sustainable devices at USTH, M1 AMSN.

Département BDD

Pascale Cohen

La Professeure d’Université Pascale Cohen est Présidente de l’association EXON depuis 2020, Vice-Présidente de la section CNU 87 et dirige une équipe de recherche Inserm « Bone, Cancer and metastases » au sein de l’Unité INSERM UMR U1033 « Pathophysiology, Diagnosis and Treatment of Musculo-Skeletal Diseases », Lyos, à Lyon (Dir. Pr Chapurlat). Elle a été chargée de mission/Adjointe à la Direction ITMO Génétique, Génomique, Bio-informatique AVIESAN de 2019-22. Elle est aussi experte nationale du MESRI : (i) Département Stratégie, expertise et gestion des programmes de coopération internationaux, Délégation aux Affaires Européennes et Internationales (DAEI) ; (ii) Département Crédit Impôt Recherche, Délégation Recherche et Innovation (DRI). En 2017, elle a été lauréate du Programme Franco-américain Fulbright et diplômée de ce programme en 2018. L’université Lyon 1 est membre du consortium USTH et co-porteur du Master International Medical biotechnology – Plant biotechnology – Pharmacology. La Professeure Pascale Cohen a participé à la création de la première maquette de ce Master (2011-12), ainsi qu’aux évolutions de cette maquette au fil des ans. De 2012-2015 elle a été Responsable-adjointe de la spécialité Biotechnologies médicales/Biomédecine, puis responsable du parcours Biotechnologies médicales de 2016-2022. Depuis 2023, elle est membre du comité pédagogique de ce master. Depuis 2012, elle réalise chaque année une mission à Hanoi pour enseigner au sein de deux Unités d’Enseignement qu’elle a co-créés et dont elle est co-responsable. Elle a accueilli régulièrement dans son équipe de recherche plusieurs étudiants en Master 2 et doctorants, formés à l’USTH. Enfin, elle a été lauréate de l’USTH International Cooperation Program en 2021.

M. Geneviève Dijoux-Franca

M. Geneviève Dijoux-Franca exerce ses activités d’enseignant-chercheur à l’Université Claude Bernard Lyon1, dans l’UMR 5557 Ecologie Microbienne CNRS/INRAE/VetAgro Sup/Univ Lyon1, et plus particulièrement dans l’équipe Bacterial Efflux & Environmental Resistance (BEER). Depuis son doctorat (Université de Reims Champagne Ardenne) ses activités de recherche sur les substances d’origine naturelle l’ont amenée à collaborer avec des équipes de recherche de nombreux pays. Recrutée en tant que Professeur à l’université Claude Bernard-Lyon1 en 2006, et responsable du service « Sciences Pharmaceutiques du végétal », son implication dans les relations internationales (secteur santé) a été naturelle et cette ouverture à l’international se prolonge dans ses diverses responsabilités. Dès 2010, elle a pris part à la mise en place du Master international Medical Biotechnology – Plant biotechnology – Pharmacology – Parcours Drug Development. Chaque année elle réalise des enseignements dans le master 1 au travers de missions à Hanoï. Des collaborations scientifiques se sont également développées ce qui a renforcé les liens entre les laboratoires de l’USTH et de Lyon1. Elle a co-encadré des étudiants vietnamiens en Master 2, et en doctorat, dans des projets soutenus par des financements des deux institutions, des gouvernements et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, elle est partie prenante dans 3 projets de collaborations franco-vietnamiens. Le premier a été le Projet BIO2/USTH “Anthropogenic pressures, reservoirs and emergence risks of infectious diseases in Vietnam: investigation and applications of bioactive molecules” (2013-2016, porteurs du projet : Pr MG Dijoux-Franca et Pr TD NGUYEN, vice dir VAST). Puis le projet SAPAA (porteurs : Dr AL Banyuls et TKO Nguyen) – projet dans le LMI DRISA, et le programme, complémentaire, s’intitulant SAPAA2 (porteurs Pr MG Dijoux-Franca et TKO Nguyen), financé par la Région Auvergne Rhône Alpes (2019-2022) ont permis de consolider le réseau de recherche avec le département Life Sciences de l’USTH et plus particulièrement avec les Dr TKO Nguyen (Deputy Director) et HN Pham (Head of FST Devision).

Sofia Kossida 

 

Née et élevée à Athènes, j’ai obtenu ma licence en Biologie de l’Université de Crète en 1995. Pendant mes études, j’ai travaillé sur la neurogenèse chez la mouche Drosophila melanogaster. Après une année au Trinity College de Dublin grâce à une bourse Erasmus, j’ai soutenu ma thèse doctorale à l’Université d’Oxford en 1998, travaillant sur l’analyse des séquences des génomes viraux. Par la suite, j’ai effectué un post-doc à l’Université d’Harvard, développant des logiciels pour la communauté des drosophilistes, puis travaillé chez Lion Bioscience Research Inc. à Cambridge, MA, sur l’exploration des données du génome humain. En 2002, j’ai rejoint Novartis en Suisse comme chef de laboratoire, travaillant sur différents projets d’analyse des séquences. En 2004, je suis devenue chercheur bioinformatique à la Fondation de Recherche Biomédicale de l’Académie d’Athènes (BRFAA), où j’ai dirigé un groupe travaillant sur l’évolution moléculaire, la bioinformatique, et la génomique comparative. En 2014, j’ai été nommée Professeur à l’Université de Montpellier II, enseignant la bioinformatique et l’immunoinformatique. Depuis 2015, je dirige IMGT®, un système d’information international en immunogénétique. J’ai également établi plusieurs collaborations internationales et obtenu des financements importants pour mes recherches. En tant que directrice de l’Ecole Doctorale CBS2, j’ai contribué à l’internationalisation de l’école et j’ai été élue membre du Conseil d’Administration de l’UM. L’enseignement a toujours été et reste au cœur de mes activités. Mettre en œuvre des pédagogies innovantes pour motiver les jeunes me ravit. J’ai enseigné en Grèce, en Finlande, en Angleterre, en France et au Vietnam. L’aspect international de cette activité est une richesse inestimable.

Maud Larregola

Maud Larregola a étudié la Chimie-Physique et la Biologie Moléculaire et Cellulaire à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon avant d’obtenir son doctorat à l’interface Chimie-Biologie à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris. Après un stage post-doctoral à l’Institut Max Planck de Biochimie de Munich et à l’Université Technique de Berlin en Allemagne, elle a obtenu un poste de Maîtresse de Conférences à CY Cergy Paris Université en 2011 et son Habilitation à Diriger des Recherches en 2021. Ses recherches portent sur les rôles structuraux et fonctionnels d’acides aminés non canoniques dans des peptides et protéines d’intérêt thérapeutique. Cela implique donc la synthèse de peptides et protéines modifiées par voies chimique ou recombinante ainsi que l’analyse structurale de ces molécules ainsi que l’étude de leurs interactions par des techniques biophysiques telles que la Résonnance Magnétique Nucléaire. Elle a été élue membre du bureau du Groupe Français des Peptides et Protéines en 2023. Elle a de plus à cœur d’œuvrer à la réussite des étudiants en s’impliquant notamment en tant que responsable de la 1ère année de Licence Physique-Chimie Sciences de la Terre de CY Cergy Paris Université ou en intervenant en Master 2 à l’USTH sur le thème « drug development of peptides and proteins ». Elle participe également à promouvoir la chimie auprès des élèves de lycée en tant que Déléguée Académique des Olympiades Nationales de la Chimie pour l’académie de Versailles.

Département ICT 

Karell Bertet

Karell Bertet est professeure des universités en informatique à l’université de La Rochelle, où elle a été recrutée en 1999 en tant que Maître de conférences après avoir obtenu un doctorat en algorithmique à l’université Paris 7 en 1998. Elle est enseignante-chercheure, ce qui signifie une double mission d’enseignement à l’université de La Rochelle, et de recherche scientifique au laboratoire L3I de l’université. Côté enseignement, en plus de ses interventions en Licence et Master Informatique de l’université de La Rochelle, elle intervient également dans le Master ICT de l’USTH depuis 2013, avec des enseignements d’initiation à la recherche, puis de visualisation de données. Ses travaux de recherche se positionnent en algorithmique et analyse de données, avec en particulier une approche novatrice d’analyse explicable et interactive de données complexes et hétérogènes qui repose sur un algorithme récent. Pour mener à bien ces travaux, elle intervient dans plusieurs projets de recherche et elle encadre des doctorants et des ingénieurs de recherche.

Laure Petrucci

Après des études d’ingénieur en informatique, je me suis orientée vers le monde de la recherche en informatique fondamentale. J’ai soutenu une thèse à l’Université Pierre et Marie Curie en 1991 sur les techniques d’analyse des réseaux de Petri algébriques. Ces formalismes permettent de modéliser à la fois la dynamique des systèmes matériels et logiciels et l’évolution des données qui leur sont associées.
L’objectif de mes travaux est de prouver automatiquement que le système étudié satisfait des propriétés souhaitées, ou, si ce n’est pas le cas, de fournir un contre-exemple. La vérification de propriétés se fait de manière exhaustive, en explorant tous les états possibles du système. L’exploitation conjointe des caractéristiques structurelles et des types de données est au cœur de mes travaux de thèse.
En 1991, j’obtiens un poste de Maître de Conférences à l’IIE-CNAM. Je poursuis alors mes travaux par des approches modulaires tirant parti de la composition d’un système comme un assemblage de plusieurs sous-systèmes. L’analyse gagne ainsi en efficacité. Je soutiens mon Habilitation à diriger les Recherches en 2002 et obtiens un poste de Professeur des Universités à l’Université Sorbonne Paris Nord en 2003. Ma thématique a depuis évolué vers le model checking d’automates temporisés, prenant ainsi en compte des contraintes temporelles, et des paramètres de temps. Un objectif supplémentaire est alors de synthétiser des valeurs des paramètres temporels pour lesquelles des propriétés sont garanties.

J’ai dirigé le département Réseaux et Télécommunications de l’IUT de Villetaneuse de 2009 à 2011, puis le laboratoire de recherche LIPN de 2012 à 2017. Depuis 2019, je suis Adjointe au Directeur Scientifique Référent du CNRS pour le site Normandie.

Mes collaborations internationales, que ce soit en recherche (avec l’Australie, le Danemark, la Pologne, Singapour et le Vietnam) et en enseignement (Norvège, Vietnam) ont été très enrichissantes.

Département SPACE

Catherine Prigent

I am a senior researcher at LERMA, Observatoire de Paris, where I have spent most of my carrer. I also worked for 6 years at NASA GISS in New York.
I first obtained a degree in telecommunications engineering, before going on to do a doctorate in physics. My PhD was about a passive microwave instrument for obtaining information on the Earth’s atmosphere from a geostationary satellite.
Since then, I work on the analysis of satellite data for Earth observations, for weather forecast and climate applications, essentially in the microwave domain. My research includes radiative transfer modeling (e.g., microwave sea surface emissivity model), retrieval of key surface variables (e.g., land and ocean surface temperatures, continental surface water extent and dynamics, sea ice properties), or the development of cloud water and ice estimations. I am involved in the preparation of several satellite instruments, with ESA, EUMETSAT, or the CNES (e.g., MWI and ICI on board MetOp-SG, the Copernicus CIMR mission).

Linda Tomasini 

Dr. Linda Tomasini exerce en tant qu’Ingénieure au Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) depuis plus de 25 ans. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE-Sup’Aéro, promotion 1989) et a obtenu un doctorat de cette même école en Intelligence Artificielle en 1993. Pendant sa thèse effectuée à l’Office National de Recherche Aérospatiale, elle a développé des algorithmes de réseaux de neurones convolutionnels qui sont largement utilisés aujourd’hui par les techniques d’Intelligence Artificielle.
Au CNES, elle exerce son activité au sein de la Direction de la Stratégie où elle est en charge du programme de co-développement et de coopération avec les pays du Sud dans le domaine de l’Observation de la Terre. Elle est également représentante du CNES au comité de la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures.
Depuis 10 ans au Vietnam, elle enseigne la conception des missions spatiales d’observation de la Terre au sein du Master Space de l’USTH et participe au comité scientifique et d’organisation de l’école d’été en Observation de la Terre (Vietnam School of Earth Observation) qui a lieu tous les ans au centre ICISE à Quy Nhon.

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